Et d’abord, peut-on rejeter toute autorité ? Si on le peut, c’est que l’on n’a plus peur. Et alors qu’arrive-t-il ? Lorsqu’on rejette une erreur dont on a porté le fardeau pendant des générations, qu’est-ce qui a lieu ?… N’arrive-t-il pas que l’on soit animé d’un surcroît d’énergie ? On se sent davantage capable d’agir, on a plus d’élan, plus d’intensité, plus de vitalité. Si ce n’est pas cela que vous ressentez, c’est que vous n’avez pas rejeté le fardeau, c’est que vous ne vous êtes pas débarrassés du poids mort de l’autorité.
Mais lorsqu’on s’en est débarrassé et que l’on possède cette énergie en laquelle ne subsiste aucune peur, aucune crainte de se tromper, de ne pas savoir choisir entre le bien et le mal, cette énergie n’est-elle pas, alors, la mutation ? Une immense énergie nous est nécessaire, et nous la dissipons dans la peur ; mais lorsque cette vitalité survient du fait que nous avons rejeté la peur sous toutes ses formes, c’est elle-même, cette énergie, qui provoque en nous une révolution radicale : nous n’avons pas à intervenir du tout.
Ainsi l’on reste seul avec soi-même et cet état est effectivement celui de l’homme qui considère ces questions avec beaucoup de sérieux : ne comptant sur l’aide de personne ni de rien, il est libre de s’en aller vers des découvertes. La liberté est inséparable de l’énergie et celle-ci, étant libre, ne peut jamais rien faire qui soit erroné. La liberté diffère totalement de la révolte. La question de « faire bien » ou de « faire mal » ne se pose pas dans la liberté. Étant libre, on agit à partir de ce centre, on est donc sans peur. Un esprit dégagé de toute peur est capable de beaucoup aimer, et l’amour peut agir à son gré.
Mercredi : St Galmier – St Georges Hauteville – 24 km Lundi et mardi, chaleur étouffante, pieds en feu…
Lundi cest la malléole gauche du pied gauche qui n’était pas contente du voyage. Le soir c’est l’ongle du gros orteil gauche qui a commencé à prendre une teinte bleuâtre.
Bref…réunion de chantier parce que mes deux arpions se sont mis à râler :
Discussion :
L’arpion gauche : j’te l’avais dit. Il fallait qu’on s’entraîne beaucoup plus.
– Je sais bien. J’avais fait un bon programme avec une randonnée de 20 a 23 km par semaine à partir de fin janvier mais le président a tout foutu en l’air…Bref, manque d’entraînement. La mécanique n’a pas été assez rodée…Et j’ai sans doute fait des étapes un peu trop longues.Voilà, on se croit en pleine forme et le corps a vite fait de tirer la sonnette d’alarme. En conclusion, crème anti-friction, huile d’arnica avec huile essentielle de gaultherie, compeed….Cest la galère !Mais je continue… Jeudi : 20 km seulement mais 750 m de dénivelé positif.
De St Georges Hauteville à Montarcher.
Bon, comment vont les troupes ce matin ?
Waouh ! Tout le monde est aligné, bien en rang comme pour un défilé. Si Emmanuel voyait ça il serait content (ben oui, le Président. Il n’a pas eu le sien…).Ouh la la, ya pas un poil qui dépasse …La malléole gauche sest mis sur son 31.Les orteils ont l’air frais comme des fantassins…Ah, le gros orteil gauche va mieux. Il faut dire que j’ai fait un peu de chirurgie hier soir. Il était tout bleu et gonflé comme une baudruche. J’ai donc passé une lame de couteau à la flamme et percé la peau sous l’ongle. Il en est sorti un jet d’eau assez conséquent légèrement colorée… Ouf, ça soulage ! Puis sous les conseils de ma pharmacienne préférée, j’ai arrosé tout ça de désinfectant. Et ce matin, il est tout rose.
Aller, hop, on y va….
Vendredi 24 juillet : Montarcher – Pontempeyrat : 18 km
Toutes les troupes au Top ! Non mais !
Les forêts du Forez :
Un silence assourdissant,
Juste le chuchotement d’un ruisseau,
Le clapotis d’une chute deau,
Le bruissement d’ailes d’un rapace,
Le vent dans les feuillages,
C’est magique, presque irréel,
On se sent en dehors de tout et, en même temps, totalement là.
Observer, sentir, toucher, écouter sont les seules choses à faire….
C’est époustouflant de bonheur !
Mais, qu’est-ce que je fais là tout seul ?
Un sentiment de culpabilité m’effleure…
Une partie de « moi » n’est pas là,
Mais je suis ici en totale communion avec tout ce qui m’entoure…
Sur la portion Lyon – Le Puy en Velay il n’y a pas grand monde et pour ainsi dire, personne. Alors je me suis surpris à parler aux vaches, aux chevaux et aux écureuils. C’est grave, docteur ?
C’est fou ce à quoi on peut penser quand on laisse divaguer son esprit, quand toutes les obligations, les responsabilités ont disparu…
On vit pleinement seconde après seconde. On regarde tous ces insectes qui virevoltent autour de soi toute cette flore riche de couleurs et de mouvements…